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Vacances romaines
La fin de saison estivale est le moment propice pour se laisser surprendre par la ville antique. Véritable musée à ciel ouvert, Rome se révèle moins classique qu’elle en a l’air. Suivez le guide à travers la ville éternelle.
La fin de saison estivale est le moment propice pour se laisser surprendre par la ville antique. Véritable musée à ciel ouvert, Rome se révèle moins classique qu’elle en a l’air. Suivez le guide à travers la ville éternelle.
Un nouveau regard sur le Colisée
Le Colisée magnifie ses ruines, avec sagesse, juste assez pour stimuler l’imagination du visiteur, évoquer les combats et les courses, rappeler les triomphes et faire entendre l’écho lointain des cris de la foule. Le plus récent chantier, entièrement financé par Diego della Valle, redonne vie à la partie centrale de l’amphithéâtre, avec ces souterrains où gladiateurs et bêtes féroces attendaient leur possible dernière heure. La puissance impériale se devine, ici plus qu’ailleurs dans la cité.
L’Ara Pacis : les vestiges dans leur écrin de modernité
Rome a le charme de son passé. L’architecte américain Richard Meier l’a bien compris : pour faire accepter la modernité de la structure qui protège l’Ara Pacis, l’autel de la paix d’Auguste, il avait imaginé en 2006 un écrin en blancheur et en transparence, magnifique, élégant et faussement modeste. Au bord du Tibre, le lieu accueille aussi des expositions de photographie ou de peinture modernes.
Richard Meier à l’Hôtel Raphaël, séduction réciproque
Sollicité pour la rénovation de l’hôtel Raphaël, Richard Meier rend hommage à cette adresse séduisante, fondée en 1963. Dans les chambres, assurément sophistiquées, les salles de bains ont bénéficié d’une attention particulière, équipées d’une double douche vitrée et d’une baignoire avec vue panoramique. Mais parce qu’on est à Rome, le maître a fait le choix audacieux de larges fenêtres pivotantes, qui invitent littéralement les façades des deux églises juste en face à emplir les chambres d’un mystère sacré. Dedans, dehors. Aujourd’hui, hier. Les repères spatio-temporels se brouillent délicieusement et ce vertige culmine sur la terrasse roof-top, à l’heure du petit déjeuner bio avec vue sur la ville et le monde.
Executive Junior Suite de l'hôtel Raphaël par Richard Meier
Vertige artistique à la Villa Médicis
Même émotion à la villa Médicis, entre raffinement et grotesque : le palais Renaissance abrite une exposition qui réunit le photographe Martin Parr et la revue Toiletpaper, fondée par le provocateur Maurizio Cattelan, jusqu’à la fin du mois d’octobre. La confrontation d’élégance Renaissance et de kitch crée une turbulence qui mérite le coup d’œil.
© Daniele Molajoli - Exposition "Toiletpaper & Martin Parr" à la Villa Médicis
MACRO, l'autre adresse contemporaine
Enfin, en poussant vers le nord, non loin de la villa Borghese, le MACRO, ce musée d’art contemporain construit par l’architecte excentrique Odile Decq sur le site d’une brasserie, est une bonne alternative au MAXXI. Ses curateurs ont un talent rare : celui d’élucider les créations les plus énigmatiques en les restituant dans l’histoire de l’art. Le site internet donne un avant-goût de cette expérience un brin déjantée, mais nullement hermétique.
Cuisine romaine d'avant-garde à Il Pagliaccio
Dans le registre gastronomique, le chef Anthony Genovese possède également ce talent de passeur. Son imagination est grande, sa fantaisie tout autant, mais sa cuisine est un dialogue gourmand. Avec l’équipe du Pagliaccio aux petits soins, il a su réconcilier le classicisme des Romains et les fines bouches en quête de surprise, notamment autour de son duo de fettucine cacao et maïs, et de l’incroyable pigeon au naturel. Les uns et les autres, enveloppés dans une fraiche pénombre, et comblés par un Nero di Troia des Pouilles, acceptent de se laisser emporter loin de Rome… pour mieux y revenir !